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et rebrousser chemin. Une brusque secousse arracha la robe des mains d’Aline, qui tomba sur le sable et, restant étendue, se mit à crier :

— Tante m’a fait mal, quand je voulais l’embrasser… Tante m’a fait mal !

La vieille fille s’arrêta court, elle vit le visage de l’enfant adoré ruisselant de larmes, son cœur gonflé d’amertume lui monta aux lèvres, elle fondit sur sa filleule comme un vautour sur une colombe, la serra dans ses bras, baisa ses mignonnes mains rougies par le gravier, et, éclatant en sanglots, elle resta immobile, regardant son beau-frère et sa sœur qui accouraient, vaincue et reconquise par l’enfant.

À la suite de cette crise, M. et Mme Bernard conservèrent une sérieuse défiance. Ils craignirent des rechutes. Ils obser-