yeux, comme pour se défendre de voir ce spectacle sublime et odieux ; puis, devenant toute pâle, elle s’évanouit. On la porta chez Castéjoul, le pharmacien. Et, dans la boutique vide, le maître et ses élèves étant patriotiquement occupés à crier : « Vive l’armée ! », la pauvre fille reprit connaissance. Les derniers accents de la marche se perdaient dans le lointain, le silence profond succédait à l’animation bruyante. Des larmes jaillirent des yeux d’Ursule, et, d’une voix étranglée :
— Ils reviennent, eux ! dit-elle… Lui n’est pas revenu ! Les mères, les sœurs et les fiancées auront, ce soir, le cœur en fête… Et moi ! moi !…
Elle eut une nouvelle crise, poussa quelques cris, agita ses longs bras, et se pâma.
Elle resta, à la suite de cette aventure,