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dit la brave fille avec embarras. Mais peut-être ferions-nous mieux de rentrer ?… La petite jouera aussi bien dans le jardin.

— Rentrer ? Pourquoi ? Expliquez-vous… Que se passe-t-il ?

— Eh bien, Mademoiselle… J’aime mieux le dire à Mademoiselle… mais c’est, aujourd’hui, la rentrée des troupes d’Italie… Et l’armée va défiler par ici, se rendant au camp de Saint-Maur…

— L’armée !…

Déjà Ursule avait ramassé son ouvrage, et se dirigeait, à grands pas, vers la maison. Mais il était trop tard. Le flot populaire encombrait les rues. Des services d’ordre contenaient la foule, et la circulation devenait très difficile. Dans le lointain, une rumeur grandissait ; des gamins, agitant des branches vertes, apparaissaient, gambadant. Et, dominant les