Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Oh ! c’est tout à fait impossible ! Songez donc, chère mignonne !… Si vous n’êtes pas assez raisonnable pour m’écouter, il faut que ce soit monsieur qui comprenne…

Suffoquée, elle fit trêve à son incohérence, et resta devant les deux jeunes gens, cramoisie, les yeux écarquillés, dans un désordre d’esprit à la fois touchant et risible. Alors Daisy, fronçant ses sourcils délicats, et plissant sa petite bouche avec une expression menaçante :

— Harriett, ma bonne, écoutez-moi bien. Vous savez si je suis docile dans les circonstances ordinaires, et si je vous aime !… Mais aujourd’hui, voyez-vous, Harriett, le cas est tellement sérieux… Ma sœur, comprenez-vous, il s’agit de ma sœur, de Maud… Ah ! Harriett, pouvez-vous me forcer à discuter sur un pareil sujet !