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combattit à l’Alma, à la Tchernaïa, à Traktir, et fit honneur à son fiancé de tous les canons pris et de tous les drapeaux enlevés. Il n’y avait plus ni Saint-Arnaud, ni Pélissier, ni lord Raglan, ni Français, ni Anglais, ni Turcs : il n’y avait que Louis, qui, comme Achille, le terrible Mirmidon, sous les murs de Troie, tenait à lui seul en échec Totleben et tous les soldats du tsar.

Il écrivait souvent et se plaignait beaucoup du froid. Ursule cessa de faire du feu dans sa chambre. Elle voulut souffrir comme le bien-aimé. Que ne pouvait-elle, auprès de lui, exposer sa poitrine aux balles ! Elle rêvait de ces héroïques amazones, qui suivaient, sous l’armure, leurs amants aux croisades, et de ces hardies compagnonnes qui, en 92, s’enrôlaient et faisaient campagne dans les armées de la République. Elle eût défendu Louis, elle