Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/148

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle agita sa robe de deuil, semblable à une nouvelle Cassandre annonçant les désastres, et sortit. Le père, la mère et la fille se regardèrent. Il sembla que la porte, en se refermant, avait anéanti toutes leurs espérances.

— Je vous l’avais bien dit, hasarda enfin M. Bernard… Après son malheur, tante Ursule ne pouvait parler autrement… Mon Dieu ! maintenant, comment allons-nous sortir de cette situation ? Que dire à ce jeune homme, sur le compte duquel je n’ai recueilli que des éloges ?

— Mais, papa, demanda Aline, rouge d’indignation, est-ce que tu songerais à céder ?

— Et que faire, autrement ?

— Que faire ? Mais tout, excepté cela ! Sacrifier mon bonheur à un caprice d’imagination, à une haine chimérique ? Vous