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rière sa fille, M. Bernard était rentré et se tenait debout, l’air penaud.

D’un coup d’œil, Aline embrassa ce tableau. Elle pressentit que, loin d’arriver pour apprendre la victoire ou la défaite, elle allait avoir à livrer, elle-même, la bataille. Le sang lui monta aux joues, et, d’un pas ferme, elle vint s’asseoir sur un petit pouf, à deux pas de tante Ursule.

— Eh bien ! ma mignonne, dit, d’une voix coupante, la vieille fille, il paraît que tu t’ennuies avec nous, et que tu veux nous quitter ? Je me demande ce qui peut bien te manquer ici ? Enfin !… Il paraît que c’est une turlutaine commune à toutes les filles ! Ta mère l’a eue, autrefois !… Mais toi, tu es encore bien jeune, il me semble.

— Tante, j’ai eu dix-huit ans le mois dernier…