Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fondément. Mais vous ne pouvez pas vous rendre un compte exact de la situation…

La jeune fille devint très grave, et, les yeux au ciel, les mains jointes, avec un pieux respect, comme si elle parlait d’une martyre béatifiée :

— Elle a tant souffert !…

— Mais nous aussi, nous souffrons !… s’écria le capitaine. Du moins, moi, je souffre !… Car vous, Mademoiselle… vous supportez l’attente, avec une tranquillité qui me désespère !…

Une persienne, en claquant, arrêta la réplique de la jeune fille. La porte-fenêtre du salon s’ouvrit, et un petit gros homme de cinquante ans, très chauve, à favoris grisonnants, parut sur le perron.

— Voici papa ! s’écria Aline. C’est fini ! Partez ! je vous ferai savoir le résultat, le plus tôt possible…