Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

En père prudent, il jeta l’eau glacée des raisonnements sur l’incendie d’Aline.

— Tu es une bonne petite fille de ne m’avoir rien caché, mais tu es une grande folle de t’être laissée aller à commettre tant d’inconséquences… Comment ! Ce garçon, que tu ne connais ni d’Ève ni d’Adam, tu causes avec lui, par-dessus le mur ?… Et quand on pense que je n’ai pas voulu te mettre en pension, que je t’ai gardée à la maison, pour que tu sois bien élevée ! Joli résultat !

— Oh ! papa ! j’ai eu tort, je le sais, mais c’était plus fort que moi !

Elle avait les larmes aux yeux ; ses mains se joignaient, suppliantes. Pourtant, dans un tout petit coin de ses lèvres, l’espérance souriait déjà.

M. Bernard n’était pas habitué à faire pleurer sa fille. Il la prit dans ses bras, la