Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Et, durant quelques minutes, par la fenêtre aux petits vitraux de couleur, la jeune fille écoutait le capitaine, pendant que le joli cheval aux crins dorés, faisant tinter son mors, broutait voluptueusement les grappes parfumées d’une glycine.

Mais, si naturellement experte que soit une jeune fille en l’art de cacher sa pensée, l’amour qui la possédait troublait profondément Aline. Et son père n’avait pas été sans remarquer les changements qui s’étaient faits dans son allure. La voyant agitée, fiévreuse, écoutant le silence, et ne répondant pas quand on lui parlait, se mettant à danser toute seule, au milieu du salon, et fondant en larmes, tout d’un coup, en chantant une cavatine de Faust, il avait pris le parti de l’interroger.

Elle avait tout dit, d’un seul élan, à ce