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terie. Pour un bon numéro, il y en a cent mauvais…

Tante Ursule acquiesçait, d’un air farouche, et Mme Bernard adressait au ciel toute sa reconnaissance pour l’admirable bonheur conjugal dont il l’avait favorisée.

Enfin le père d’Aline, après des précautions oratoires infinies, en arrivait à faire connaître la nécessité de ce conseil de famille : à savoir qu’on venait de lui demander la main de sa fille. C’était là le point délicat, brûlant, sur lequel se concentrait toute l’attention de la gentille enfant. Mon Dieu ! Qu’allait-il se passer ? Que dirait tante Ursule ?

Son petit cœur battait à coups redoublés, et le tableau du salon plein d’ombre fraîche, dans lequel s’agitait le sort de sa vie, était soudain remplacé par une autre apparition : celle d’un grand jeune homme,