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faire, pendant ce bel après-midi, n’était trahi par le plus vague murmure ou le plus léger mouvement.

— Comme c’est long ! murmura la jeune fille. Est-il donc besoin de tant de paroles ?… Papa aura voulu faire un discours… J’aurais dû parler à tante, moi-même…

Elle poussa un soupir qui ne soulagea pas son cœur oppressé. Et, subitement évoqué, devant ses yeux apparut le petit salon, dans lequel, à l’heure présente, M. Bernard, avec une gravité émue, pendant que sa femme baissait le nez sur son carré de tapisserie, faisait respectueusement connaître à tante Ursule les projets d’avenir qu’il avait formés pour sa fille. Elle entendait la voix solennelle de son père formulant cette déclaration, qui lui était familière :

— Le mariage est une redoutable lo-