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un second mort, tous les fronts se découvrirent.

Sténio ne sembla pas avoir vu ni entendu. Ce qui l’entourait n’existait plus pour lui. Ses regards étaient tournés vers le yacht, qui emportait tout ce qu’il avait aimé sur la terre. Et fidèle, irrésistiblement, il suivait, sans savoir où sa course le conduirait, comme si un lien invisible l’eût attaché à ce sombre bateau, dont chaque tour d’hélice lui brisait le cœur.

Peu à peu, la distance grandit entre le yacht et la barque. Ainsi qu’un grand oiseau de mer, qui a déployé ses ailes et effleure légèrement les vagues, le navire commença à s’éloigner. Alors Marackzy se dressa pour le mieux voir, et, debout, se détachant sur le fond clair de l’horizon, il apparut, son violon à la main.