Page:Ohnet – Noir et Rose, 1887.djvu/111

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans la salle. Les cris, les bravos, les trépignements roulaient comme un tonnerre, et, dominant le tumulte, un nom mille fois répété, souverain et éclatant, se détachait : Marackzy !

Les yeux de Maud étincelèrent. Un sourire d’orgueil illumina son visage. Elle se souleva, avec une énergie surhumaine, et tendit les bras à Sténio, qui rentrait, chargé de couronnes et de bouquets. Il laissa tomber les fleurs sur le lit de la jeune femme, qui se trouva couverte de l’odorante jonchée, et, pliant le genou, il sembla lui offrir, comme un tribut, toute sa gloire.

Elle eut la force de poser sa main sur le front encore rayonnant qui se courbait devant elle. Elle se pencha pour y mettre un baiser. Sténio entendit qu’elle murmurait ce mot : Heureuse ! Il sentit un souffle léger passer sur son visage. Il poussa un