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des airs de présidente, donnait des ordres aux commissaires et se répandait en bruyantes explications.

Depuis deux jours, Maud avait été transportée dans l’appartement habité par sa sœur à l’hôtel des Bains chauds. Et c’était vraiment un miracle : dans l’attente du succès qu’allait remporter Sténio, elle renaissait. Les médecins osaient presque parler de guérison possible. Elle avait, le jour même, essayé quelques pas dans sa chambre. Maintenant, derrière l’estrade, dans le salon d’attente, elle était étendue sur un lit de repos, et, soutenant son mari par son invisible présence, elle réalisait le rêve, qu’elle avait fait, d’assister à son triomphe.

Car c’était un triomphe sans pareil que remportait le grand artiste. Depuis le moment où, ténébreux et pâle, il avait paru devant le public, et avait fait vibrer les