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rivière Rouge, à l’est, la branche sud de la Saskatchewan, à l’ouest, et la ligne frontière, au sud, forme un parallélogramme d’environ 80.000 milles carrés et qui comprend 11.000.000 d’âcres de terres cultivables.

Le sol des bords de la rivière Rouge est riche et produit d’abondantes moissons d’excellent blé. C’est là qu’était situé l’établissement de Selkirk ou de la rivière Rouge, avec lequel M. Smith devait avoir des relations importantes lors de la première rébellion.

À la fin du XVIIIème siècle, le comte de Selkirk, visitant les « Highlands » de l’Écosse, s’aperçut qu’un grand nombre de jeunes gens émigraient aux États-Unis. Jugeant qu’ils feraient d’excellents colons pour les possessions britanniques, il engagea, en 1811, toute une bande de ces émigrants à venir au Canada. Après avoir obtenu une concession de terres de la compagnie de la Baie d’Hudson près de la rivière Rouge, il y établit une colonie écossaise. En dépit de la fertilité du sol, cette colonie ne devait cependant pas vivre, se trouvant trop éloignée des centres commerciaux : aussi la compagnie rachetait-elle cette terre en 1834.

En 1863, un changement survenait dans la propriété de la compagnie de la Baie d’Hudson. À cette époque, son capital était d’un demi-million ; mais, par suite d’arrangements conclus avec l’« International Financial Society, » celle-ci paya £1.500.000 aux actionnaires alors existants, et l’on éleva les nouveaux fonds de la compagnie à deux millions. On ne fit aucun changement dans la charte et tous les droits accordés par Charles II restèrent assurés à la compagnie. Dans le prospectus de la « Société Internationale, » il est dit que le territoire de la compagnie comprend une étendue de 1.400.000 milles carrés, ou plus de 896.000.000 d’âcres de terre. La moyenne des profits annuels des dix années précédentes avait été de seize par cent sur l’ancien capital d’un demi-milion.

M. Smith entra au service de cette organisation puissante et fut envoyé, peu de temps après, sur la côte désolée du Labrador, où la compagnie avait des postes de traite importants. Aujourd’hui même, le Labrador est, pendant plusieurs mois, privé presque entièrement de communication avec le monde extérieur ; et pourtant, à cette époque, l’isolement était encore plus complet. Une tribu sauvage, celle des Montagnais, habitait le pays et vivait depuis les bords du Saguenay en descendant jusqu’à l’Océan Atlantique. Ils traitaient considérable-