Parmi les passagers, il y avait d’abord mademoiselle Aimée qui venait de faire une saison triomphale en Russie ; Boulard, que j’emmenais avec moi comme chef d’orchestre et qui emmenait avec lui sa jeune femme ; M. Bacquero, un charmant Américain qui, très-décidé à me présenter à ses compatriotes, était, comme on l’a vu, arrivé par la force du dollar à me faire faire cette petite tournée artistique. Arigotti, un fort ténor, élève du Conservatoire de Paris, qui, ayant perdu sa voix avait heureusement trouvé une position comme secrétaire de M. Bacquero — jouant facilement du piano et se liant plus facilement encore. Deux jolies Philadelphiennes, quelques négociants allant pour l’exposition et quelques exposants allant négocier ; puis, pour finir, quelques voyageurs sans importance.
Je ne puis pas mieux résumer la traversée qu’en transcrivant les quelques lignes que j’écrivis à ma femme en débarquant.