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car jamais je n’ai vu cette excellente marque se rendre coupable d’un pareil abus de confiance.

Le troisième épisode est si triste et si ridicule que je le supprime en corrigeant mes épreuves ; peut-être le raconterai-je plus tard ; aujourd’hui je croirais manquer de reconnaissance envers le lecteur qui m’a suivi avec tant de complaisance, en le faisant assister aux tristesses inhérentes à la vie commune en mer.

Il était huit heures et demie lorsque le Canada, par un magnifique soleil et une mer dont la surface était unie comme un miroir,nous montra les riants coteaux de la Normandie et fit son entrée dans le port du Havre.

Ma famille au grand complet et plusieurs amis m’attendaient depuis des heures sur la jetée, et tous mes enfants agitaient fiévreusement leurs mouchoirs en m’apercevant sur le pont.

Autant j’avais été triste en partant, autant ma joie fut grande de revoir cette famille chérie et ces