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et mon chapeau, descendre de l’estrade et implorer ces aimables Yankees du regard, rien n’y faisait. On battait des mains avec frénésie, on tapait avec les cannes contre les chaises et on cassait les banquettes, jusqu’à ce que je rebroussais chemin vers mon pupitre ; alors on hurlait de satisfaction pendant un moment et puis le silence le plus complet régnait dans la salle pendant l’exécution du morceau.

A la fin du dernier, mon orchestre se joignit à la foule et me fit une ovation étourdissante. Malgré moi j’en étais ému, et j’eus du mal à retrouver la parole pour remercier ces braves amis. Aux hourrahs assourdissants que poussaient les hommes se mêlait une joyeuse fanfare triomphale exécutée spontanément par plusieurs des musiciens, tandis que les violonistes exécutaient le ratta en frappant avec leur archet sur le bois de leur instrument. Au milieu de cette manifestation je reçus des mains du premier violon