cès, c’est bien votre mari, madame. Vous qui l’avez assisté dans cette lutte terrible contre le destin, vous savez mieux que moi ce qu’il a fallu de courage, d’énergie, pour renverser les uns après les autres tous les obstacles. Si Jacques a connu tous les enivrements du succès, il a commencé par connaître toutes les tristesses de l’adversité. Ne pouvant se faire jouer nulle part, il a dû s’improviser directeur pour faire entendre ses premières partitions, et quand enfin il lui a été permis d’ouvrir ce petit théâtre des Champs-Élysées et qu’il pouvait se croire au port, l’administration routinière a encore mis les menottes à son talent, le forçant de renfermer son intelligence dans le cadre étroit de pièces à trois personnages. Il a fallu conquérir pas à pas le terrain sur lequel il a échafaudé sa renommée, et je ne sais pas trop si sans vos encouragements, sans vos soins, votre mari eût atteint l’heure du triomphe définitif. J’avais donc raison de vous dire,
Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/26
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
