son succès bruyant, mais le plus endurci des prud’hommes de la musique, ne pourrait nier que le « Dites-lui » de la Duchesse de Gerolstein est une perle fine. L’œuvre de votre mari, madame, fourmille de ces mélodies gracieuses et tendres, et c’est bien à cause de cela qu’il reste le colonel du régiment de compositeurs qui se sont élancés à sa suite dans la route indiquée par Jacques.
Ceci, madame, ne veut point dire qu’au dehors de Jacques, rien n’existe dans l’opéra bouffe. Vous êtes trop intelligente pour croire que votre mari ait dit le dernier mot d’un art qu’il a créé ; il en a dit le premier et c’est déjà beaucoup, car on n’est vraiment un artiste qu’à la condition de donner une note personnelle, et l’art de Jacques ne ressemble qu’à l’art de Jacques. Qu’il soit plus ou moins grand, la question n’est pas là. Pour juger un artiste, il faut se demander d’abord si son art appartient bien à lui, ou s’il l’a appris et pris chez les autres. On