Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CHUTE DU NIAGARA

On a beaucoup écrit sur cette merveilleuse chute ; mais personne n’a encore trouvé le moyen de dépeindre l’effet produit par ce large fleuve au moment où il se précipite d’une hauteur de cent cinquante pieds dans un tourbillon insondable. La vue de ce vaste amphithéâtre, de cette prodigieuse masse d’eau déferlant avec un bruit de tonnerre, comme la vague monstrueuse qui suit un tremblement de terre, m’a donné le vertige et m’a fait oublier tout ce que j’avais lu, tout ce que j’avais entendu dire et tout ce que mon imagination m’avait fait entrevoir. Ce torrent diluvien, encadré dans une nature sau-