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Mais dans ma tristesse, dans mon désespoir, quand je circulais dans les rues de Paris, interrogeant les étoiles sur mon avenir incertain, quand je désespérais de la vie et que je me glissais le long des murailles pour que le passant ne vît pas mes défaillances, j’aboutissais toujours aux Bouffes, j’entendais les applaudissements du public, je pensais au « fils Offenbach », parti de si bas pour monter si haut, et je rentrais chez moi, la consolation dans l’âme, le cœur plein de courage ; je mesurais la distance entre la petite maison du père Offenbach et cette salle brillante où le public acclamait la musique de votre mari et je me disais tout bas qu’avec un peu de talent, beaucoup d’énergie et énormément de travail, je n’aurais jamais, besoin de retourner à Cologne. Vous voyez, madame, que le destin a eu pitié de mes angoisses, puisque j’ai le bonheur de vous écrire de Paris, où j’ai tant souffert mais auquel je suis redevable du