Page:Offenbach - Notes d un musicien en voyage 1877.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les sociétés américaines, qui sortent à tout bout de champ, ont pensé qu’il importait à leur dignité de faire quelque bruit dans le monde. Aussi ont-elles, pour la plupart, des musiques ou des fanfares militaires. — Mais quelle musique !

J’ai vu à Philadelphie une de ces sociétés en promenade. Drapeaux, bannières, costumes, chars, tout cela est réglé comme une marche dans une féerie avec un luxe décoratif étonnant et souvent de bon goût dans chaque bande militaire qui accompagne les différents groupes de la promenade. Il y avait bien une douzaine de musiciens qui tracassaient des pistons et des trombones et qui marchaient à la queue sur deux rangs très-espacés. Le chef d’orchestre s’était placé au milieu et jouait de la clarinette. Derrière lui venaient le triangle, le tambour et la grosse caisse. Jugez quelle harmonie étrange l’accouplement de ces