Si j’insiste sur ce souvenir de jeunesse, puéril pour l’indifférent, mais qui me donne une si grande émotion quand j’y reporte ma pensée, c’est pour vous dire, madame, que la carrière de Jacques est, en quelque sorte, intimement liée à la mienne. Plus tard, quand je vins à Paris, et que le Figaro voulut bien accueillir mes tentatives de débutant, la première personne que je rencontrai dans les bureaux fut Jacques, et c’est alors que je me mis à méditer sur les destinées mystérieuses qui font que le rêve d’un petit bambin se réalise vingt ans après en face de l’homme qui pour la première fois a montré à son esprit la route de la grande ville.
À cette époque Jacques était déjà un grand seigneur ; il n’était plus le violoncelliste de talent de son jeune temps ; il avait depuis longtemps abandonné la petite scène des Champs-Elysées qui fut le berceau de sa renommée. On jouait aux Bouffes cet Orphée aux Enfers qui a