sente le menu. Mais vous mourez de soif et vous voulez boire autre chose que de l’eau. Le garçon préposé au menu s’en va lentement chercher un troisième garçon qui vous apporte enfin la boisson demandée. Vous vous croyez sauvé. Erreur. Celui qui porte la bouteille n’a pas le droit de la déboucher et c’est un quatrième garçon — du moins c’était ainsi à l’hôtel Brunswick — qui a le monopole du tire-bouchon. Cette petite mise en scène fort agaçante s’étant renouvelée plusieurs fois, je déclarai un beau jour que je ne remettrais plus les pieds dans la maison si l’on ne modifiait un état de choses aussi ridicule.
Le lendemain, lorsque j’arrivai pour déjeuner, je trouvai les vingt ou trente garçons du restaurant formant la haie sur mon passage et portant tous gravement le tire-bouchon au poing.
Depuis cette époque, on n’attend plus chez Brunswick.