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M. Pinçon.

C’eſt bien à vous, Madame Pinçon, à me faire des reproches ;… mais je les mérite. Je ſuis un ſot, un benêt, qui ſe laiſſe mener par les caprices de ſa femme.

Madame Pinçon.

Moi, des caprices ! ah, ah ! Monſieur Pinçon, vous ſavez bien que je n’en ai jamais eus que pour vous.

M. Pinçon.

Voila comme la friponne ſait toujours me ſéduire ; mais enfin, quand voulez-vous que cette comédie finiſſe ?

Madame Pinçon.

Eh, Monſieur Pinçon ! elle n’eſt pas encore commencée. Madame la Comteſſe de Saint-Alban, Auteur de cette intrigue, s’eſt chargée de la négociation. Monfieur le Marquis de Clainville apprendra par elle que ſon épouſe n’a jamais ceſſé de le chérir.

M. Pinçon.

Quand toutes les apparences ſont contre elle.

Madame Pinçon.

Ces apparences ſont trompeuſes : & tous les hommes voudroient bien être trompés à ce prix.

M. Pinçon.

On a bien vu des choſes extraordinaires de la part de ce ſexe frivole ; mais a-t-on jamais pouſſé l’extravagance au point où on la pouſſe