Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/71

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orte une courte tunique. Va demander comment périt cet audacieux chasseur, ce chef intrépide de nos vallées ; le vieillard et l’enfant te répondront qu’il fut victime de la trahison d’un frère. Instruit par les histoires de mes jeunes années, penses-tu, je te le répète, que je croirai à tes sermens ?

XXI.

— Lorsque nous parlâmes pour la dernière fois du coup que ma main devait frapper, rien ne fut convenu entre nous ; nous ne dîmes point comment nous partagerions les richesses de Mortham. Je vais prononcer sur la part que les lois différentes que nous suivons nous forcent de réclamer.

— Toi, né vassal de la couronne d’Angleterre, tu dois savoir quels sont tes droits à l’héritage. C’est à toi qu’appartiennent, comme au plus proche parent, les terres et les revenus de Philippe ; je te les cède : mais tu respecteras les statuts du flibustier. Ami de l’Océan, ennemi de tous ceux qui voyagent sur les flots, lorsque son compagnon succombe dans un combat, il hérite de sa part du butin ; lorsqu’un chef ennemi périt sous ses coups, c’est encore lui qui reçoit ses dépouilles : ces deux lois m’assurent également les trésors apportés des mers indiennes et accumulés par Mortham dans ses obscurs souterrains. J’irai donc m’emparer de l’or en lingot, des pierres précieuses, des calices et des vases enlevés aux temples, des diamans arrachés à la beauté éplorée, de toutes les richesses enfin conquises dans tant de contrées différentes. Tu m’accompagneras pour me les livrer ; car, sans toi, il me serait difficile de trouver accès dans le château de Mortham. Je te dirai bientôt adieu, et j’irai goûter tous les plaisirs que l’or peut acheter : une fois tous mes désirs satisfaits, les discordes civiles occuperont de nouveau mon glaive impatient.

XXII.

Une réponse douteuse s’arrête sur les lèvres d’Oswald malgré ses ruses, il écoute avec terreur cet audacieux s