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CHANT CINQUIÈME. 43

inutile victoire... Mais il a enfin donné une preuve de clémence : le fils de Witikind a fait un pas vers le ciel.

XVIII.

La mort demeure encore derrière lui, et frappe une dernière victime. Lord William est étendu sur la plaine ; près de lui, Metelill se désole, et semble près d’expirer. On accourt, on demande des essences ;... on trouve un riche flacon ; il contient sans doute un élixir secourable ; Jutta le veut goûter, avant de l’approcher des lèvres de ceux qu’elle aime. La liqueur de Walwayn n’a pas été donnée en vain. A peine la sorcière en a-t-elle versé trois gouttes dans son gosier, qu’elle pousse un cri lamentable qui réveille tous les oiseaux de sinistre présage. Le corbeau croasse, le choucas gémit sur le chêne, et la frésaie accourt du bois dans la vallée. Ce cri est si effrayant qu’il trouble jusqu’au sommeil du héron, et que le renard et le loup lui répondent (car des loups habitaient alors les hauteurs de Cheviot) ; les montagnes se renvoient la voix expirante de la sorcière. Mais le dernier écho ne l’avait pas encore répétée, que Jutta n’était déjà plus.

XIX.

Telle fut la scène de carnage qu’éclaira le jour de votre hyménée, noble William, naïve Metelill. On voit souvent, avec les premières lueurs de l’aurore, le soleil reposer sur la montagne son disque obscurci et entouré d’une nuée rougeâtre ; mais, bientôt parvenu au sommet de sa course, le roi du jour s’avance dans toute sa pompe…

C’est ainsi, jeunes époux, que l’amour vous fit bientôt oublier ce nuage menaçant, embellit votre âge mûr, et vous accorda des jours sereins pour votre vieillesse.

9) CHANT SIXIÈME. 10) I.

J’espère bien que mon histoire ne donnera l’envie à

44 HAROLD L’INDOMPTA