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MÉLANGES
POÉTIQUES.


LA DANSE DE LA MORT.

i.

La nuit allait disparaítre devant l’aurore sur la plaine de Waterloo : les coqs avaient fait entendre leur chant matinal ; mais aucun rayon n’avait encore brillé sur les hauteurs du mont Saint-Jean : des nuages prolongeaient le règne des ténèbres ; des tourbillons de vent des coups de tonnerre et une pluie d’orage annonçaient une heure fatale. L’éclair luisait fréquemment à travers la nuit, et découvrait le bivouac où le soldat était étendu, glacé par le froid, trempé par la pluie, et désirant le retour de l’aurore, quand bien même le jour devrait lui apporter la mort.

ii.

C’est à une heure semblable que les magiciens, les magiciennes et les démons ont tout pouvoir, et que des formes hideuses apparaissent aux yeux doués de seconde vue, au milieu du brouillard et de la pluíe ; e’est alors que l’oreille du prophète effrayé entend d’étranges paroles qui présagent la mort et la ruine aux enfans des hommes.

À quelque distance des guerriers d’Albyn, le vieux Allan était tourmenté par l’insomnie ; le vieux Allan, qui pendant de longues années avait suivi, en vassal fidèle, dans la mêlée des combats, le vaillant Fassiefern, petit-fils de Lochiel. Il n’accompagne plus ce chef qui succomba au