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DE WATERLOO. 389

traces de destruction qui noircissent les tours d’Hugomont. Mais quoique les vertes arcades de tes jardins aient été transformées en poste d’artilleurs, quoique tes arbres aient été consumés par l’explosion de la bombe, et tes vergers dévastés, n’as-tu pas du moins conquis un nom immortel ? Oui, on peut oublier Azincourt, Crécy et Bienheim ; mais l’histoire et la poésie consacreront pendant des siècles les tours d’Hugomont et Waterloo.

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1) Conclusion. 2) Sombre fleuve de la vie humaine ! tu ne connais point de repos ; mais, poursuivant ton cours depuis le berceau jusqu’à la tombe, tu entraînes toujours sur tes flots de nouvelles générations à leur fin ; ton onde reçoit également la barque joyeuse sur laquelle flottent les bannières du plaisir, le bateau au fond duquel se cache le crime, l’esquif du pêcheur et la barque qui porte une cour : tous ces navires voguent ensemble vers le même port.

Sombre fleuve du temps ! quelles alternatives d’espérance et de terreur ont parcourues nos barques fragiles ! jamais des vicissitudes aussi étranges n’avaient été connues à une seule génération ; jamais ces changemens multipliés, ce passage subit de la joie à la douleur et de la douleur à la joie, jamais des luttes aussi terribles ne se renouvelleront pour les âges à venir jusqu’au terme où tes flots cesseront de couler.

Tu t’es généreusement montrée, ô ma patrie ! tu as continué avec vaillance le combat dans la bonne comme dans la mauvaise fortune ; tu es restée constante dans la cause la plus juste, celle du ciel et de tes droits ; soit qu’une moitié du monde ait tourné contre toi tous ses guerriers réunis, soit que, revenue à de plus nobles projets, l’Europe ait tiré l’épée pour seconder la reine de l’Océan.

Te voilà dignement récompensée, quoique l’éclat de ta