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E. 29

que sa voix fût entendue, il s’éleva au dehors un tumulte qui exprimait l’étonnement et la crainte ; tels sont les cris que pousse la foule rassemblée dans les rues, lorsqu’un incendie qui vient d’éclater excite à la fois sa curiosité et sa terreur. Ce bruit durait encore ; un bras puissant ébranle sur ses gonds l’énorme porte de l’église ; elle cède à ses efforts, les deux battans s’ouvrent, et les moines ont à peine le temps d’appeler à leur aide un ange ou un saint, que déjà Harold l’indomptable est au milieu du chœur de l’église.

IV.

— Voici le fils du vieux Witikind, le comte Harold, s’écrie-t-il ; craignez sa fureur, auguste prélat, et vous, chanoines en chaperon : Harold réclame les terres que conquirent ses ancêtres !

L’évêque promène autour de lui des regards troublés ; il voudrait prononcer un refus, et n’ose le faire ; il n’est pas de chanoine ni de diacre, cependant, qui ne consentit volontiers à jeûner une semaine pour se trouver en sûreté chez lui. Enfin, Aldingar reprend courage et répond avec fierté : — Tu demandes ce que tu ne peux obtenir : l’Église n’a point de fief à confier à un Danois privé du baptême. Ton père fut chrétien, et il a sagement consacré tous ses trésors à faire dire des prières pour le repos de son âme. Les fiefs qu’il avait reçus de l’Église sont redevenus la propriété de l’Église ; elle les a donnés à Anthony Conyers et à Albéric Vère, qui portent la bannière sacrée de saint Cuthbert lorsque les guerriers du Nord viennent piller les rives du Wear cesse donc de troubler notre chapitre par des reproches ou des outrages, et, retourne en paix comme tu es venu.

V.

Le farouche païen le regarde avec un amer sourire : — Conyers et Vère, dit-il, sont dispensés de remplir ce pieux devoir ; un espace de six pieds dans votre chœur, un bouclier de pierre, une cuirasse de plomb, voila tout ce