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ées des haillons de Rome, ils n’aient point prononcé sur nos temples la malédiction que leur fanatisme fit tomber sur les leurs. Je leur sais gré d’avoir épargné les saints martyrs et leurs tombeaux, quoiqu’ils fussent consacrés par des miracles catholiques ; et que les voûtes retentissent encore du son mélodieux des orgues.

N’allez pas croire, lecteur ; si je peins ici un prélat ambitieux et avare que tous ceux qui ont porté la mitre de notre saint Guthbert ressemblaient à l’évéque Aldingar. Dans les temps modernes comme dans les temps les plus reculés, cette mitre couronna le front de plus d’un digne serviteur du ciel, dont les vertus pouvaient bien faire oublier les crimes de leurs prédécesseurs. Je nommerai Morton et Matthews. Honneur aussi au respectable Barrington 1.

II.

Mais la muse m’ordonne de revenir à mon sujet, et de décrire le chapitre du couvent, l’ordre et la symétrie qui présidaient à l’arrangement des livres et des saintes reliques. D’énormes volumes fermés par des agrafes de cuivre, et que la main du prêtre studieux parcourait rarement, étaient déployés sur un pupitre richement sculpté pour figurer dans cette cérémonie solennelle. Au-dessus de la tête des moines, les voûtes et les arceaux des nefs offraient maint écusson orné d’élégantes devises, Aldingar était venu s’asseoir, en grande pompe, sur un siège surmonté d’un dais : jamais prélat plus hautain n’avait porté la crosse de saint Cuthbert. Les chanoines et les diacres avaient pris leurs places au-dessous de lui, chacun selon son rang ; tous gardaient un profond silence, et restaient immobiles comme des statues dans leur stalle de chêne. Leur regard sévère témoignait seul qu’ils n’étaient pas des images de marbre.

III.

Le prélat se préparait à prendre la parole, chaque pieux personnage inclina sa tête sur son sein ; mais, avant

(1) Évèque actuel de Durham. — Én.

CHANT QUATRIÈM