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LE.

Et ses rochers où la Baltique

Voit mourir ses flots révoltés.

Au dieu du jour notre patrie est chère,

Quand vient le soir il ralentit ses pas ;

Et laisse aux mers ses traces de lumière

Pour consoler les nuits de nos climats.

Mais la fille de la Norwège

A surtout des droits sur mon cœur ;

De nos monts couronnés de neige

Son sein égale la blancheur ;

Du pin altier sa taille a l’élégance,

Le voile d’or que forment ses cheveux

Rend plus brillant l’azur de ses beaux yeux.

ramais son cœur ne connut l’inconstance.

De nos chasseurs les jeux guerriers

Ont aussi pour elle des charmes ;

C’est sa main qui donne les armes,

Et qui prépare les lauriers.

Quand le héros a conquis la victoire,

Avec amour elle lui tend les bras,

Ou sans regret partage son trépas !...

Fille du Nord, tu fais aimer la gloire !

XI.

— Gunnar, dit le chevalier en souriant, tu peins sous de si nobles traits les vierges du Nord, que j’ai presque regret de n’avoir pas choisi pour la dame de mes pensées une beauté aux yeux bleus, à la chevelure d’or et à l’âme altière... Mais de quoi peux-tu accuser Metelill ?

— Je ne peux lui reprocher, reprit Gunnar, que l’ignoble métier de son père... Le bruit public donne aussi à Jutta une réputation peu honorable, et ses yeux trahissent la bassesse de son âme. Deux fois vous avez visité cette chaumière maudite, et deux fois vous en êtes revenu avec ce délire furieux qui vous fait exposer votre vie dans des exploits désespérés.

(1) On sait que la durée du joua est d’autant plus longue sur chaque hémisphère boréal et austral, à mesure que le soleil se rapproche davantage des tropiques du cancer ou de celui du capricorne. Les jours solsticiaux embrassent alors les vingtquatre heures au pôle vers lequel le soleil s’est avancé. — Én.

CHANT QUATRIÈME