Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/243

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tenu s’écroule, tous ses appartemens enchantés s’évanouissent... Mais sous l’abri des rochers mystérieux la princesse se trouve` en sûreté dans les bras de l’intrépide Roland. Elle est délivrée de toute influence magique, et rougit comme la rose qui s’ouvre au retour de l’aurore. Le front du chevalier est ceint de la couronne de laurier qu’il avait vue dans les mains de la druidesse. C’était tout ce qu’il restait des richesses de ce château merveilleux, la couronne et la jeune beauté. — Mais quel chevalier demanda jamais d’autre récompense de ses exploits que celle de l’amour et de la gloire ?

CONCLUSION.

I.

Ma Lucy, quand la beauté devient le prix du courage, la tâche du ménestrel est finie, tu le sais ; ce serait trop exiger d’un poète que de le forcer d’épuiser son sujet jus-qu’à la lie. Ajoutons brièvement que nos amans furent unis comme dans tous les romans et toutes les comédies : qu’ils vécurent heureux, tendres et fidèles, et virent une nombreuse famille hériter de leurs honneurs. Apprends aussi que, quand un pèlerin passe près de la montagne solitaire, à l’heure du crépuscule ou dans une matinée de brouillard, le château fantastique abuse souvent ses re gards sur les rochers de la vallée de Saint-Jean. Mais, depuis le brave De Vaux, jamais mortel ne pénétra sous ses portiques : ce n’est plus qu’une vaine apparition, qui — s’évanouit avec le retour du soleil ou dès que la brise souffle.

II.

Regarde, ma bien-aimée, notre voiture qui roule lentement là-bas, et nos serviteurs qui s’étonnent de voir que nous suivons à pied ces sentiers pierreux, maintenant que. les ombres du soir s’abaissent sur la montagne ; telles