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232 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.

fantastiques, ces jeunes filles . que Roland aperçoit de loin ? Tout à l’heure hésitant et timides, elles ont entre-lacé leurs bras comme des sœurs ; elles s’approchent main-_ tenant du chevalier pensif, et puis s’arrêtent encore avec une crainte et une indécision. simulées ; ah ! que cette crainte et cette indécision sont séduisantes ! elles semblent dire :Notre désir est de vous plaire ; daignez nous dire comment.

Leurs traits avaient ce, teint que donne le soleil de Candahar : animés par une légère nuance. de rose pâle, leurs membrés agiles étaient d’une gracieuse symétrie, et des guirlandes de fleurs embaumaient leurs noirs cheveux, dont les boucles descendaient jusqu’à leur ceinture.

L’hennah avait doré leurs doigts’ arrondis,-et le noir sumahprêtait à leurs yeux une couleur plus brillante et plus douce ; un voile de gaze blanche couvrait avec une négligence étudiée les" globes de leur sein. La modestie eût trouvé qu’il en laissait trop apercevoir pour séduire les regards et appéler le. toucher, et cependant il promet-tait encore davantage.

XXIX.

Aimable chevalier, arrête-toi un moment, dirent-elles ; ; suspends ta route pénible tandis que nous rendrons à l’amour l’hommage qui lui est M. — L’amour t’a fait triompher de la peur et de l’avarice : écoute-nous, guerrier, car nous sommes les esclaves de l’amour et tes amies.

— Nousn’avons poinde trésors pour t’offrir àgenoux, nous n’avons ni le courage ni la force de manier la zagae et le javelot ; cependant les amans ont donné à la beauté des lèvres de rubis et des dents de perles ; ou si le danger te tente davantage, les flatteurs le trouvent dans nos yeux.

Arrête-toi donc, aimable guerrier, arrête-toi jusqu’à ce que le soir usurpe le sceptre du jour ; oh ! arrête, arrête ; viens sous cesberceaux ; nous couronnerons tes cheveux de fleurs ; nous te servirons un banquet et des vins délicieux ; nous te charmerons par des airs di-

CHANT TROISIÈME. 233