tenter ? je ne demande qu’un mot, un seul… composé de trois simples lettres : que ce soit, OUI.
INTRODUCTION
O toi, que j’aimai si long-temps, et qui n’as récompensé ma constance que depuis peu ; doux espoir de ma vie, et aujourd’hui épouse d’Arthur ! dis-moi, le vallon agreste d’Alpine ne te rappelle-t-il pas nos promenades favorites ? Nous pouvons saisir ici une ressemblance bizarre, quoique moins douce et moins gracieuse, comme on reconnaît sur le visage farouche du geirierles traits de sa sœur.
Notre hôte des montagnes nous avait bien avertis que nous traverserions à pied ce défilé sauvage, pendant que nos coursiers fatigués traînent lentement notre chaise autour de la base énorme Ben-Cruach.
Ce vieux montagnard rusé nous a vanté, avec un orgueil écossais, son vallon et ses arides montagnes ; son œil semble fait pour admirer la nature, et pour admirer aussi, je crois, la grâce piquante de la beauté. Même dans sa classe on retrouve l’esprit observateur de l’Écossais subtil ; ni la voiture ni notre suite n’ont pu exciter sur son visage l’expression vulgaire de la surprise ; mais quand le vieil Allan s’est mis à nous expliquer le nom celtique de Beal-na-Paish[1], son salut respectueux adressé à ma fiancée disait assez que c’était pour elle qu’il récitait sa légende, pendant que ma Lucy rougissait de son regard courtois, réservé et malin.
Mais c’est assez parler de lui maintenant : avant de nous
- ↑ Beal-na-Paish, vallée des Fiançailles.