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CHANT SECOND. 215

rien à craindre quand le rang et la naissance graveront leur empreinte sur l’or pur du vrai mérite ? Il est des nobles dont le courage rivalise avec la gloire qui anoblit leurs, ancêtres ; il est des citoyens, amis de leur pays, à qui l’expérience a appris à guider le vaisseau de l’état au mi-lieu des orages ; il en est... Si de tels rivaux te disputaient à Arthur, ne devrait-il pas trembler et se, taire, s’exiler sur un rivage lointain, et y consumer sa vie dans les regrets et les pleurs.

vi.

Qu’as-tu vu, qu’as-tu entendu qui t’alarme ? Pourquoi Lucy se penche-t-elle sur le bras d’Arthur ? Seraient-ce les inégalités du sentier pierreux qui te font chercher l’appui de ton amant ? Oh, non ! rien ne s’offre à ma vue, je n’entends aucun bruit qui puisse té menacer d’un ‘danger, et la pelouse que nous foulons serait mi tapis digne de la reine des fées. Cette légère étreinte n’était que pour avertir Arthur que Lucy l’aime et voudrait bannir de son cœur la méfiance et ses doutes peu généreux.

vii.

Mais veux-tu faire fair ces fantômes qui me poursui-vent, comme on voit le brouillard s’évanouir devant la clarté de l’aurore ? II existe un charme invincible... faut-il te l’apprendre ou te le laisser deviner ?... C’est ici... al-Ions, ne me retire pas ta main ; c’est ici, autour de ce doigt si délicatement arrondi, qu’il faut placer l’amulette d’or qui, bénie par de saintes prières, peut changer en transports l’inquiétude d’un amant ; bannir àjamais sa jalousie et ses doutes, et remplacer ses craintes par l’extase du bonheur.

VIII.

Allons, crois-moi, Lucy, le conte de ton amant a été trop long ; et toi, pourquoi rester muette, ma bien-année ?’n’ai-je pas babillé tout le jour ? A. son tour Lucy ne daignera-t-elle pas prononcer un. mot pour me con-