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204 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.

tournois guerriers ; plus d’un champion étranger venait rompre une lance dans ces lices. Aucun des chevaliers d’Arthur, excepté ceux qui erraient sur quelque terre lointaine, n’eût voulu se dispenser de paraître devant lui le jour de la Pentecôte,

Ménestrels, quand la table ronde se montrait avec tous ses guerriers, quel noble sujet pour vos chants de triomphe ! Cinq siècles ont passé depuis ; mais le monde n’existera plus avant que le trône d’Angleterre se voie entouré d’un semblable éclat.

XIII.

Les hérauts proclamaient le lieu désigné pour le rendez-vous ; c’était à Caerleon ou Camelot, souvent aussi à Carlisle ; cette fois-ci la fête devait se célébrer à Penrith, et la fleur de la chevalerie était assemblée dans le beau vallon d’Eamont.

On y admirait Galaad aux formes gracieuses et mâles, et dont les traits avaient la douceur, de ceux d’une vierge ; Morolt à la massue de fer ; Tristan si malheureux en amour ; Dinadam au coup d’œil vif ; Lanval à la lance enchantée ; Mordred au regard louche ; Brunor enfin et Bévidère : faut-il nommer encore sir Cay, sir Banier, sir Bore, sir Carodac, l’aimable et tendre Gawain, Hector de Mares, Pellinore, et Lancelot, qui, toujours plus épris, regardait la reine à la dérobée.

XIV.

Au moment ou le vin coulait à grands flots dans les coupes, et que les harpistes répétaient leurs airs les plus gais, l’aigre son d’une trompette ébranla soudain la terre, et les maréchaux du tournois firent faire place dans l’enceinte.

Une jeune fille, montée sur un palefroi blanc et conduisant une troupe de belles damoiselles, s’avança avec grâce, mit pied à terre, et fléchit le genou devant le roi.

Arthur ne put voir sans émotion sa fierté, tempérée par le respect, son costume de chasseresse, son arc et son