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CITANT SECOND. 201

Elle l’écouta en silence ; un amer sourire témoigna seul son dépit : son coup d’œil fit trembler Arthur, qui recommença plusieurs fois son discours interrompu, avouant par son air humilié qu’il était coupable du tort dont il cherchait à se justifier.

Il se tut : Guendolen le considéra un instant sans, lui répondre ; puis elle leva les yeux au ciel, une de ses mains voila son front pour cacher une larme qui échappait à son orgueil, tandis que l’autre. touchait les plis de sa robe.

VII.

Son regard et son attidude exprimaient le reproche ; la conscience du monarque comprit son idée ; il se hâta de s’écrier :

Non, madame, non ! ne pensez pas si défavorablement du prince Arthur ; ne croyez pas qu’il puisse abandonner le gage d’un amour mutuel : je jure par mon sceptre et mon épée, comme roi de la Bretagne et comme chevalier ; je jure que si vous me rendez père d’un fils, ce fils sera l’héritier d’un royaume ; mais si c’est une fille que m’accorde le destin, je veux, pour lui choisir un époux digne d’elle, que tous mes chevaliers combattent un jour entier en champ clos : mes chevaliers, les plus braves de la terre ; et ce sera celui qui par sa valeur, sera proclamé le premier de tous, qui aura seul des droits à obtenir la main de notre fille.

Ainsi parla Arthur d’une voix assurée et fière. Guendolen ne daigna pas lui répondre.

VIII.

Au point du jour, avant qu’aucun chantre des bocages fit entendre son concert matinal ou agitât son aile pour secouer une seule goutte de la rosée du buisson ; avant que le premier rayon du soleil eût percé de sa douce lumière la vapeur qui couvrait les créneaux, les portes roulent sur leurs gonds, le pont-levis s’abaisse, et Arthur franchit l’enceinte des remparts : il est revêtu de son