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198 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.

Ce ne sont là que des symptômes ; mais comme le berger devine que le soleil embrasera le ciel par les vapeurs qui voilent l’horizon du matin, de même le monarque comprit par cette réserve affectée que le cœur de la dame nous tissait des passions plus ardentes que celles que laissaient deviner ses yeux.

Il devint plus pressant à mesure que le choc des verres excitait de plus en plus la gaieté des suivantes et le chant des ménestrels.

Mais pourquoi en dire davantage ? A quoi bon apprendre comment les chevaliers triomphent quand la beauté les écoute ? A quoi bon dire comment une passion tyrannique tire sa source d’une cause légère, et nous subjugue entièrement ? Quel mortel n’a pas éprouvé qu’un badinage nous conduit la folie, et la folie au péché ?

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5) CHANT SECOND. CONTINUATION DU RÉCIT DE LYULPH. 6) I.

Un autre jour se passe, puis un autre et un autre encore.

Le farouche Saxon, le Danois idolâtre ravagent de nouveau les côtes de la Bretagne. Arthur, la fleur de la chrétienté, traîne une vie indolente dans le château d’une belle ; son cor redouté des ennemis ne fait plus trembler que les cerfs de la Cumbrie ; Caliburn, l’orgueil de la. chevalerie anglaise, n’est plus que l’inutile ornement d’un guerrier enchaîné par l’amour.

II.

Un autre jour se passe, puis un autre et un autre encore.

Oubliant ses projets héroïques dans les plaisirs, Arthur ne songe plus à la table ronde; il consume sa vie