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regret. L’orgueil a fait entendre son accent dans son soupir, et il a eu autant de part que l’amour au vermillon qui a coloré tes joues. Charmée d’être choisie par le cœur d’Arthur, tu as honte de voir que le tien n’ait pas fait un plus noble choix ; tu détournes ton visage, qui te trahit à demi, comme pour recevoir la-douce haleine de la brise ; allons, Lucy, écoute ton maître, car l’amour aussi a ses heures de sermons.

v.

Trop, souvent mon œil inquiet a découvert ce chagrin secret que tu voudrais cacher ; tourment passager de l’orgueil qui craint l’humiliation. Dans ce salon splendide où ma belle, astre de tous les cœurs, ouvre le bal, trop souvent son regard furtif est tombé sur Arthur avec un semblable soupir et une semblable rougeur ! Tu ne voudrais pas céder pour tous les trésors et tous les honneurs l’amant que ta beauté a séduit ; tune voudrais pas m’abandonner sur ce banc de mousse, pour aller trouver un rival sur le trône : pourquoi donc regretter vainement que le destin ait refusé à ton ami un nom plus. illustre, de vastes domaines, la naissance d’un baron et une nombreuse suite, quand le ciel lui accorda en partage une épée, un cœur et une lyre !

vi.

Mon épée... son maître doit garder le silence ; mais quand un guerrier prononcera mon nom,... approche, ma Lucy, approche sans crainte,... tu n’entendras rien qui fasse honte à ton Arthur.

Mon cœur... au milieu de ces courtisans fiers de leur rang et de leurs ancêtres, en est-il un qui palpite comme lui pour l’honneur et l’amour ? J’entendais louer l’éclat de tes diamans... qu’ils me paraissent pâles à côté de tes yeux ! on vantait les nœuds de perles qui enchaînaient tes cheveux, je ne voyais que tes tresses gracieuses ; on parlait de ta riche dot, de tes nombreuses terres, de tes titres et de ta race antique : je pensais it la main et au

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