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CHANT SECOND. 13

son époux par sa réputation de magicienne. On tremblait quand ses yeux s’enflammaient de colère, on tremblait davantage encore quand elle vous adressait son amer sourire. Malheur à celui qui était l’objet de ses ressentimens : les traits de Wulfstane étaient moins prompts et moins funestes que ses regards irrités !

IV.

Cependant, ainsi l’avait voulu le ciel, ce couple odieux avait une fille ravissante de beauté. Jamais fiancée plus belle ne fut admise dans la couche d’un prince ; jamais, peut-être, l’île de la Grande-Bretagne n’a vu depuis des charmes aussi divins.

La douce Metelill ignorait l’imposture et le crime. Simple et innocente, ses seules armes ses seuls enchantemens, c’étaient la fossette arrondie de son sourire, sa pudique rougeur et ses yeux de jais : elle était si jeune et si naïve, qu’elle avait peine à renoncer aux jeux de l’enfance, et qu’elle aimait encore secrètement à errer sous le feuillage pour y tresser des guirlandes, et orner de fleurs les boucles de ses noirs cheveux. Cependant ce cœur si ingénu éprouvait déjà le premier sentiment de l’amour

Ah, pauvre fille ! prends bien garde ! ce dieu qui s’est introduit dans ton sein n’est encore qu’un hôte bienveillant, et ne fait qu’ajouter au charme délicieux et perfide, aux émotions paisibles de ton cœur, mais bientôt, tyran jaloux, il voudra régner seul.

V.

Un matin la jeune fille porta dans le bois ses pas errans, et s’assit auprès d’une fontaine pour former un collier avec les baies rouges de l’églantier. Semblable à l’alouette qui salue l’aurore par ses chants joyeux, Metelill fit entendre ce lai villageois ;

VI.

Lord William est né dans un château,

Il attend un riche héritage !