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et en retire une chaîne et un reliquaire d’or. Il regarde ce bijou avec surprise ; la forme en est bizarre, et il ne peut deviner le sens d’une devise gravée en caractères étrangers. Bertram cherche à rassurer Edmond, et essaie même d’adoucir l’expression farouche de ses traits ; car le jeune voleur, toujours frissonnant, regarde de côté et d’autre, comme pour se préparer à fuir.

— Assieds-toi, lui dit Bertram ;… tu es en sûreté ; mais tu voudrais vainement t’échapper. C’est le hasard qui m’a conduit ici. J’ai parcouru les plaines et les collines sans trouver un asile… Mais. toi, astucieux Edmond, que viens-tu donc faire ? Que signifie ce bijou ? Ayant de quitter Rokeby en cendres, j’ai vu que Denzil et toi vous restiez prisonniers : Quelle heureuse fortune a donc brisé vos chaînes ? Je croyais que depuis long-temps le soleil et la pluie du ciel avaient passé sur vos têtes exposées sur les créneaux de la tour de Baliol. Allons, ne me cache rien… et remarque bien ceci… rien ne m’irrite comme la fausseté ou la peur.

VII.

Denzil et moi, dit Edmond, nous avons passé deux nuits dans les fers, étendus sur l’humide paille d’un cachot. Le troisième jour nous vîmes entrer le sombre Oswald Wycliffe qui fixa long-temps sur mon compagnon un regard pénétrant, et lui dit : — Ne t’appelles-tu pas Guy Denzil ? — C’est moi-même, seigneur. C’est toi qui servais à la cour le chevalier de Buckingham. Chassé par lui, tu occupas le poste de garde forestier dans les bois de Marwood, qui appartiennent au sire de Villiers… Je n’ai pas besoin de t’apprendre pourquoi tu perdis encore cette place… Tu vécus ensuite d’industrie, et enfin tu suivis Rokeby à la guerre. N’ai-je pas dit la vérité ? — Guy Denzil répondit affirmativement. Le châtelain s’arrêta un moment, et puis continua d’un ton radouci et confidentiel… Peut-être ne me voyait-il pas dans le coin du donjon où j’étais couché sur mon lit de paille. — Écoute