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12 HAROLD L’INDOMPTABLE

5) CHANT SECOND. 6) I.

Qu’il est doux, dit une vieille ballade, d’errer dans le bocage au joli mois de mai, quand les oiseaux vous y invitent par leurs concerts mélodieux ! Le frêne porte avec grâce son aigrette aérienne, le bouleau se pare de ses feuilles argentées, et le sombre chêne les domine fièrement comme une tour superbe en vain mille branches s’entrelacent, les rayons du soleil percent ce dôme de verdure, colorent le feuillage d’une teinte plus vive, et ajoutent encore à l’éclat de la fleur nouvelle. Que je plains le mortel qui dédaigne l’asile des bois quand le chevreuil et le cerf timide y cherchent un abri contre les feux du jour !

II.

La saison de l’automne a moins de charmes peut-être ; elle vient trop tôt flétrir le gazon et dépouiller l’arbre de sa verdure. Un morne silence règne dans la forât il n’est interrompu que par le chant plaintif du rouge-gorge, la chute monotone des feuilles desséchées, ou les aboiemens lointains du limier qu’appelle le chasseur ; mais j’aime encore les bois solitaires, soit que le soleil y brille dans toute sa splendeur et nuance les troncs dépouillés des arbres, soit que la gelée blanche se convertisse en vapeurs et entoure la forêt comme le voile d’une jeune veuve qui ne cache qu’à demi, sous la gaze légère, les traits pâles de la beauté affligée.

III.

La belle Metelill habitait le bois de Durham ; son père violait toutes les lois de la chasse, et vivait de l’arc et du carquois. Les flèches deWulfstane ravageaient impunément les plaines et les coteaux de la Tyne, la vallée de Weardale, les bois de Stanhope et les rives de Ganless ; mais Jutta de Roukhope était encore plus redoutée que