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150 ROKEBY.

t-il ; qu’il ne soit jamais dit que les murs de Rokeby vous ont vus indignes de vous-mêmes ! Seraient-ce les clameurs féroces de ces brigands qui vous feraient trembler ? seriez-vous intimidés par ce nuage de fumée ? Ces voûtes ont répété de plus bruyantes exclamations aux jours de vos banquets ce foyer a répandu une fumée aussi épaisse, la veille de nos fêtes. Gardez-vous de lâcher pied. Vous défendez la cause de Rokeby et de Matilde. Ces perfides assassins n’oseraient jamais se mesurer corps à corps avec un de nous.

Le jeune guerrier lui-même, impétueux et n’écoutant que sa bravoure, s’élance sur les soldats de Risingham. Malheur à celui sur qui tombe le tranchant de son glaive redouté ! Ils reculent tous devant lui comme des loups que poursuit la fondre lorsqu’un éclair, précurseur du feu du ciel, vient épouvanter ces hôtes sauvages des forêts. Bertram veut s’opposer à Redmond… Mais Harpool, qui voit le péril du page de son maître s’attache aux genoux du brigand, et l’arrête dans sa marche, quoiqu’il sache bien qu’il va lui en coûter la vie. Ce fut dans ce moment que les soldats de Wilfrid entrèrent dans le château. Les brigands, chargés avec un cri de victoire, sont saisis d’une terreur panique… Ils se débandent, meurent ou prennent la fuite. La voix de Bertram n’est plus écoutée e : est en vain que cette voix, formidable retentit au milieu du fracas de l’action ; c’est en vain qu’il menace et blasphème, en se débattant entre Les bras du vieillard expirant ; il ne peut rallier ses compagnons et les faire revenir à la charge.

XXXIV.

Lé château est bientôt enveloppé de ténèbres épaisses ; mais ce ne sont plus seulement les vapeurs moins obscures que répandent les bronzes de la guerre. Les combattans peuvent à peine se reconnaître ; ils dirigent leurs coups au hasard dans cette sombre nuit… que va dissiper une fatale lumière. Au milieu des cris et du fracas des armes,