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OND.

Qui n’aimerait ce riant paysage ?

Quelle fraîcheur à l’ombre du bocage !

Jeunes amans, vous pouvez y cueillir

Bouquets de fleurs, pour orner le corsage

De la beauté dont un tendre désir

A votre approche anime le visage !

Prés du château je passais un matin,

Quand j’entendis du haut d’une tourelle

Les doux accens de la jeune Isabelle,

Qui répétait seele ce doux refrain :

LE CHOEUR.

Qui n’aimerait ce riant paysage ?

Quelle fraîcheur sons lombre du bocage !

Avec Edmond je voudrais y cueillir

La fleur des champs qui va s’épanouir

CHANT TROISIÈME. 99

— Apprends d’abord, apprends à me connaître,

Jeune beauté ; tu ne sais pas, peut-être,

Comment on vit à l’ombre des forêts !

Je ne dois plus à celle que j’adore,

De mes destins déguiser les secrets.

A ce discours elle répond encore :

LE CHOEUR.

Avec Edmond que je voudrais cueillir

La fleur des champs qui va s’épanouir !

Qui n’aimerait avec lui cet ombrage !

Quelle fraîcheur sur ce charmant rivage !

XVII.

A votre cor, à votre beau coursier,

Je reconnais un garde forestier.

— Quand le soleil ramène la lumière,

Le forestier fait retentir son cor,

Moi… quand la nuit enveloppe la terre !

A ce discours elle répond encore :

LE CHOEUR.

Qui n’aimerait ce riant paysage ?

Quelle fraîcheur à l’ombre du bocage !

Avec Edmond je voudrais y cueillir

La jeune fleur qui va s’épanouir.

Au mousqueton qui pend à votre armure,

Au noble acier qui vous sert de parure,

je reconnais un soldat plein d’honneur…

Ce ne sont plus les accens de la gloire,

Mais le beffroi qui guide ma valeur ;

C’est le tocsin qui sonne ma victoire !

LE CHOEUR.

Hélas ! malgré le charme de ces lieux,

Bois de Brignal, malgré ton doux ombrage,

La jeune fille a besoin de courage

Pour partager et ma vie et mes feux.

Je cache, hélas ! mes jours dans les ténèbres,

Et je n’attends qu’une honteuse mort :

Autant vaudrait des fantômes funèbres

Chercher l’hymen, que s’unir à mon sort.

D’un fol amour perds toute souvenance

Je n’etais pag digne de ta constance,