située sur les rives ombragées de la Tees ; il se croit au milieu des sites ravissans de la vallée de Winston ; et au moment où il va prendre part aux danses joyeuses du hameau, une larme mouille sa paupière… Mais un conte plaisant ou une grossière raillerie viennent d’exciter le rire bruyant de ses compagnons ils l’appellent, comme étant le plus habile de la bande, pour entonner un chant jovial et entretenir la gaieté. Sa rêverie interrompue est déjà oubliée. Avec cet air de bravade qu’affecte celui qui triomphe du désespoir, il ordonne que la coupe fasse le tour des convives, jusqu’à ce qu’il ait complètement noyé dans le vin le sentiment passager de ses regrets ; et bientôt, redevenu l’âme de la fête, il va commencer sa chanson.
La muse trouve des fleurs dans les terrains les plus arides. Ces fleurs, hélas ! éparses au milieu des ronces nuisibles, y deviennent elles-mêmes sauvages et inutiles
Il chante… Les échos de la caverne répètent le refrain de ses vers ; mais il y a encore dans l’accent de sa voix l’expression amère du remords qui le poursuit.
Qui n’aimerait ce riant paysage ?
Quelle fraîcheur à l’ombre du bocage !
Jeunes amans, vous pouvez y cueillir
Bouquets de fleurs, pour orner le corsage
De la beauté dont un tendre désir
A votre approche anime le visage !
Près du château je passais un matin,
Quand j’entendis du haut d’une tourelle
Les doux accens de la jeune Isabelle,
Qui répétait seele ce doux refrain :
le chœur.
Qui n’aimerait ce riant paysage ?
Quelle fraîcheur sons lombre du bocage !
Avec Edmond je voudrais y cueillir
La fleur des champs qui va s’épanouir.