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DE SIR TRISTREM

oncle. En voyant ce fer, qui avait sauvé le royaume de Cornouailles, et en apprenant, par la lettre, la fatale histoire du boire amoureux, Marc déplora, avec des larmes de pitié, une passion plutôt l’effet d’un sortilège ou de la destinée, que de la volonté des deux amans : « Hela dolent ! pourquoy ne sçavois-je ceste avanture ! je les eusse ainçoys cellez, et consenty qu’ilz ne fussent jà partis de moy. Las ! or ay–je perdu mon nepveu et ma femme. » (TRISTAN, f. cxxv.)

Marc fit ériger sur leurs cercueils une magnifique chapelle, où se manifesta, pour la première fois, ce miracle célébré depuis dans tant de ballades. De la tombe de Tristrem sortit un bel églantier qui alla entourer de ses festons le monument d’Ysonde. Il fut coupé trois fois par l’ordre de Marc ; mais le lendemain matin on le trouvait refleuri dans toute sa beauté. Ce miracle estoit sur monseigneur Tristan et sur la reine Ysonde.