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THOMAS LE RIMEUR.

Écosse, et qui doivent changer ses habits de fête en habits de deuil.

VI.

Un orage gronde en ce moment depuis les collines de Ross jusqu’à la mer de Solway.

— Tu mens, tu mens, vieux magicien ! car le soleil brille sur la terre et sur les flots.

VII.

Thomas mit la main sur la tête du comte, et lui fit voir un rocher du côté de la mer, où un monarque était étendu sans vie sous son coursier, et ses nobles chevaliers essuyaient leurs yeux humides.

VIII.

— La seconde malédiction que je t’annonce s’accomplira sur les collines de Branxton : au milieu des fougères de Flodden flottera une bannière rouge comme le sang, sous laquelle marcheront des Chefs valeureux.

IX.

— Un roi d’Écosse viendra à leur rencontre ; il porte le lion sur son écu ; une flèche empennée, lancée par une main ennemie, le renversera sur le champ de bataille.

X.

En voyant couler le sang de la blessure, il dit encore à ses guerriers : — Pour l’amour du ciel, faites face à ces soldats du Sud, et forcez la victoire à vous suivre ! Pourquoi perdrais-je aujourd’hui mes droits ? Ce n’est pas aujourd’hui que je dois mourir.

XI.

— Maintenant, comte, tourne les yeux du côté de l’orient, et tu verras un spectacle de malheur : quarante mille soldats armés de lances sont rangés en bataille près du lieu où la rivière se perd dans la mer.

XII.

— C’est là que le lion perdra sa dorure, entièrement effacée par les léopards. Que de noble sang sera versé ce jour-là auprès de Pinkyn !